Recadrage d'un salarié en TPE : comment transformer un rappel en règle partagée

Le problème du perroquet

Patron de TPE, tu connais cette situation :Tu rappelles pour la troisième fois la même règle :– « Sois à l’heure. »– « Range ton poste de travail avant de partir. »– « N’approche pas un client déjà suivi par un collègue. »

À force, tu n’as plus l’air d’un dirigeant… mais d’un perroquet fatigué. Et tes salariés se disent : “Ce n’est pas si grave, il finira par se lasser.”

Recadrage d'un salarié en TPE : l’erreur classique à éviter

Tu recadres un salarié qui dépasse les bornes.C’est nécessaire, mais si tu en restes là, la scène se rejouera. Parce qu’aux yeux du reste de l’équipe, ce n’est pas encore une règle collective : juste “un coup de gueule du patron” avec un tel, un jour.

La bonne méthode : privé + collectif

Un recadrage efficace se fait en deux temps.

1. En privé, avec le fautif.

• Toujours seul à seul.

• Tu expliques ce qui n’a pas été respecté, pourquoi c’est important, et ce que tu attends désormais.

• Pas besoin de grands discours : factuel, direct, et sans témoin. Objectif : que la personne comprenne qu’il y a eu un écart réel et qu’elle doit corriger.

2. En collectif, avec l’équipe.

• Profite de la réunion suivante avec l’équipe.

• Reformule la règle sous forme simple et universelle :– « Ici, tout le monde commence sont travail à l'heure. » – « Chaque poste doit être rangé avant de quitter l’atelier. » – « On ne s'approprie pas le client d'un collègue. »

• Tu ne cites personne, tu poses la règle pour tout le monde. Objectif : transformer un recadrage isolé en cadre commun.

Les bénéfices immédiats

• Économie d’énergie. Tu ne répètes pas la même phrase dix fois à dix personnes.

• Clarté collective. Chacun sait ce qui est attendu, ce n’est plus une lubie perso.

• Autorité renforcée. Tu n’es pas le surveillant qui rabâche, mais le dirigeant qui fixe les règles.

En résumé

Un recadrage isolé règle un problème ponctuel. Un recadrage transformé en règle collective règle le problème pour toute l’équipe. Cela t'évite de répéter 50 fois la même consigne.

La prochaine fois que tu corriges un salarié, demande-toi : Est-ce que je veux avoir cette conversation 50 fois ? Si la réponse est non, fais-en une règle d’équipe, claire et partagée.

Dans le prochain article, on verra comment faire respecter ces règles sans jouer au gendarme : mettre en place un cadre où ce sont les salariés eux-mêmes qui deviennent garants du respect des règles, pas seulement toi.